Entretien avec Odran HERVÉ, l’Épicerie du Coin by Odran à Izon en Gironde
CR : Bonjour Odran HERVÉ, vous avez créé L’Épicerie du Coin by Odran et vous êtes installé à Izon depuis 2018, pourquoi ce choix ?
OH : J’ai ouvert mon Epicerie au mois de novembre 2018. Je me suis effectivement installé à Izon pour plusieurs raisons : tout d’abord, il n’y avait aucune offre sur la commune qui était en plein développement et puis il y avait tout un travail à faire pour créer un point de rencontres et d’échanges au sein de la commune, pauvre en commerce de proximité.
Il faut se rendre compte qu’aujourd’hui, une ville comme Izon, avec environ 6000 habitants, ne dispose que d’une boulangerie et d’aucun boucher ni poissonnier par exemple.
Effectivement, Izon a longtemps été une ville où l’on dormait mais pas forcément où l’on vivait lorsque l’on travaillait à l’extérieur. Avec l’extension toujours plus croissante de la métropole bordelaise, aujourd’hui les gens se sont restructurés sur leur petit village et partant de ce constat là, il était important de créer un commerce de bouche où les habitants pouvaient retrouver des produits de qualité comme on peut l’avoir à Bordeaux-centre par exemple.
CR : Comment avez-vous fait pour trouver les produits que vous vouliez proposer à vos clients ?
OH : Concernant la sélection, ils sont issus d’heures de recherche de produits à la fois locaux, français, de qualité mais aussi coup de cœur, de rencontres culinaires, de découvertes que j’ai pu avoir jusqu’ici.
CR : Comment sélectionnez-vous vos fournisseurs ?
OH : Aujourd’hui ma sélection de produits se fait beaucoup par des échanges, du bouche-à-oreille, une demande particulière d’un client mais encore de rencontres que ce soit sur des salons professionnels ou encore dans mon quotidien par ma curiosité sur de nouveaux produits par exemple.
CR : Votre stock est très varié puisqu’il va de l’épicerie fine, au vin, en passant par les fromages ou la charcuterie, votre offre est donc conséquente. Quelle est votre clientèle ?
OH : J’essaye au maximum d’apporter une pluralité de produits pour que chacun y trouve son compte. C’est pourquoi je peux tout à la fois toucher une clientèle de passage, pour un cadeau, pour un événement, ou une clientèle quotidienne pour des besoins plus particuliers comme le fromage ou la charcuterie en produits frais.
CR : Vous avez beaucoup de produits italiens, pourquoi ?
OH : Effectivement quelques produits italiens trônent sur l’étagère de l’épicerie, ils représentent à peu près 2 à 4 % des produits, ils sont issus d’une belle rencontre avec deux italiens Francesco et Nicolas qui à eux deux proposent la crème de la crème en terme de qualité et de produits car nous faisons beaucoup de choses en France mais pas encore tout !! Et aujourd’hui l’Italie a une grande avance sur la reconnaissance de l’artisanat, des petits producteurs, du sans gluten et du Biologique. Recul que nous, en France, n’avons encore hélas trop peu.
CR : En matière de vins vous possédez un panel intéressant qui ne se limite pas aux propriétés environnantes. Cela n’a pas surpris la clientèle locale ?
OH : Le panel de vin a effectivement été et est toujours une belle surprise pour les habitants et la clientèle locale qui avait l’habitude de consommer uniquement ou du moins dans la majeure partie, des vins du bordelais. Et justement mon intention première était de ne pas proposer des vins de Bordeaux pour inciter la population à découvrir d’autres terroirs, d’autres pépites qui existaient dans nos belles régions françaises et plus largement maintenant dans d’autres pays !
À vrai dire, grâce à de très belles rencontres, des vins bordelais ont su s’imposer dans mon rayon par leurs belles histoires, ou par les personnes qui la représentent.
CR : Vous servez également quelques boissons en terrasse ou à l’intérieur. Vous avez donc voulu que ce soit un lieu de rencontre et pas seulement une épicerie ?
OH : Le service de boissons en terrasse et à l’intérieur de mon établissement était pour moi primordial car il faut savoir qu’il n’y avait ni café ni bar à Izon et il était important de proposer un point de rencontre ou d’échange pour boire un café par exemple ou discuter tout au long de la journée. Même si cela s’est beaucoup calmé avec les périodes que nous avons vécues de confinement ces dernières années, cela a permis de conforter l’esprit de convivialité et d’âme que je souhaitais donner à l’épicerie. Et c’est bien pour celà qu’une grande table trône au milieu de l’épicerie.
CR : Comment envisagez-vous l’avenir ?
OH : Concernant l’avenir, beaucoup de projets sont en cours effectivement.
Cela va commencer par un agrandissement : de nouveaux locaux sont en construction et procureront une surface plus importante, ce qui va permettre d’agrandir l’offre présente en boutique, et ainsi développer une partie frais plus importante.
Mais cela pourra éventuellement induire un petit service snack ou planches pour dégustation sur place avec les produits de l’épicerie.
Quant à ce nouvel espace, il permettra également d’intensifier les ateliers de découvertes culinaires avec des interventions plus fréquentes et diversifiées de nos producteurs et partenaires.