Paradoxe à Cenon
Pour cette soirée du 13 octobre, nous avons choisi d’aller dîner chez Christophe Girardot dans un pavillon de banlieue proche de Bordeaux : le restaurant Paradoxe 9 allée de la Morlette à Cenon.
Dès que nous franchissons la porte d’entrée nous découvrons un cadre moderne et chaleureux composé de tables rondes et de tapis posés sur le plancher sous chacune d’entre elles.
Les rideaux en bois clair rajoutent une touche de douceur dans cette salle à manger où l’on se sent bien immédiatement.
Avant de déguster le menu Emotions Gourmandes en 6 plats, un Chablis Premier Cru Vaillons 2019 du Domaine Moreau-Naudet, devrait nous préparer les papilles.
Quelques galettes bien croquantes aux épices variés viennent accompagner cet excellent Chardonnay au nez si fruité.
Avec les amuses bouches autour de la carotte, le vin exprime des notes citronnées et épicées.
Sucette de carotte.
Velouté de carotte pourpre.
Coussinet de carotte au miel, orange et cumin.
Tartare de carotte blanche et orange au balsamique blanc.
Chaque bouchée est un délice et chaque gorgée nous transporte.
Après l’apéritif pour nous ouvrir l’appétit, les amuses bouches nous amusent vraiment la bouche !
En attendant le premier plat, le beurre citronné à la tomate se laisse tartiner sur le pain de maïs au piment d’Espelette.
L’Oursin des mers froides en salade (moins iodé que l’oursin de méditerranée), pomme Grany Smith, orange, avocat, pamplemousse, cèleri, émulsion au yuzu, mouillette iodée avec Saint-Jacques et couteau, est d’une présentation remarquable.
Le Chablis Premier Cru dévoile maintenant ses notes iodées qui s’accordent parfaitement avec cette entrée.
Grâce aux crevettes impériales de fines de claires, croustillantes à souhait, servies avec un siphon de Béarnaise au balsamique et chutney d’abricots, le gras du vin enveloppe le palais en laissant une finale fruitée très agréable.
Ces crevettes, d’origine japonaise, sont élevées en Charente-Maritime dans les mêmes bassins que les huîtres qui se nourrissent du phytoplancton mis en suspension grâce au déplacement de ces crustacés.
Pour la suite du repas, sur les conseils avisés de Christophe Mitton qui œuvre en salle avec la responsabilité de la gestion de la cave et des accords mets-vins, un vin rouge de la vallée du Rhône devrait être le compagnon idéal des prochains plats : Silice 2019, en appellation Saint-Joseph du Domaine de Jérôme et Pierre Coursodon.
Mont-Blanc de Coquilles Saint-Jacques, mousseline de châtaigne au fenouil, cèpes de Bordeaux, jus brun de volaille, chips de châtaigne.
C’est beau, c’est bon !!!
Et le vin ?
Magnifique au nez avec ses notes parfumées de cassis, et superbe en bouche avec une Syrah qui nous enrobe le palais avec des fruits mûrs légèrement épicés. Quel beau mariage !
Pigeonneau rôti sur coffre, figue rôtie, pulpe d’aubergines et mini légumes du moment, jus de pigeon, cuisse confite 50 heures.
Quel merveilleux moment ! Celui où la chair du pigeonneau vient se mélanger à la saveur du Saint-Joseph, celui où les tanins du vin viennent s’harmoniser avec le velouté du plat.
Quel panache !
Le chariot de fromages de chèvres, vaches et brebis plus appétissants les uns que les autres accompagnés d’une délicieuse confiture d’abricots maison.
Quelques fruits de saison en salade, compotée abricot, jus de cassis et sorbet citron pour finir en douceur ce très agréable repas.
Là encore, la présentation est parfaite.
Un bon café pour digérer …
Avec quelques mignardises pour ne pas repartir tout de suite.
Bravo à Christophe Girardot et à toute sa brigade pour ce beau moment.
Un paradoxe est un fait qui paraît défier la logique en présentant des aspects contradictoires.
On aurait pu penser qu’en mangeant tous ces plats on finirait repus, gonflés, sans pouvoir se lever de table. Mais il n’en est rien car le repas était savoureux, équilibré, tout en finesse et riches en saveurs.
Nous savons maintenant pourquoi ce restaurant s’appelle Paradoxe !
Sans oublier la petite dédicace sympathique du Chef.